Kabuse-cha cultivar Gokô de Yame, Hoshino

Comme promis, voici maintenant un autre thé fait à partir du cultivar Gokô. Il ne s'agit cette fois pas d'un gyokuro comme les thés évoqués précédemment, mais d'un kabuse-cha, par de Uji, mais de Yame, du village de Hoshino plus précisement.
Néanmoins, ce kabuse-cha par M. Takaki est très haut de gamme. En effet, "kabuse-cha" reste assez vague, et peut désigner des thés ayant été ombrés par couverture direct apposée sur les théiers, aussi bien que des théiers ombrés sous tonnelle, comme les gyokuro, mais avec un seul niveau d'ombrage, et cueilli à la main sur théiers non-taillés (voir article précédent). Ceux de M. Takaki appartiennent au second cas. Ce Gokô fut ombré deux semaines.
Aussi, Gokô est très largement utilisé pour les gyokuro haut de gamme à Kyôto (Uji) mais n'est pas très répandu cette autre grande région de production de gyokuro qu'est Yame, où l'on utilise plutôt des cultivars classiques à sencha comme Saemidori, Oku-midori, Yamakai ou même Yabukita.
Ce kabuse-cha de Yame, cultivar Gokô est donc un thé particulièrement intéressant.

Les feuilles contiennent pas mal de brisures, mais sont dans l'ensemble roulées très finement.
Le parfum est celui des thés ombrés à la fois végétal et sucré, sans pour autant que cette douceur soit due à la torréfaction. J'y ressens des arômes d'orange, mais aussi d'un peu minéral.

Une infusion tiède, longue, bien dosée, et la voie royale pour ce type de thé. 60-70ml/4.5g, 60°C, 90 s.

Le parfum de la liqueur est fort, très moelleux, sucré. Pas d'excès de "verdure".
En bouche on trouve une liqueur riche, mais à la première attaque délicate. L'umami, bien présent, n'est en rien lourd, il n'écrase pas de sa présence les arômes profonds de ce thé. Arômes de bonbon aux fruits, de fruits rouges et de fruits confits. Une fraiche tonalité végétale s'installe dans la bouche après le passage en after de la douceur umami.
Les saveurs sucrées, végétales, fruitées, qui restent dans la longueur et apparaissent en retro-olfaction sont simplement merveilleuses.

Avec la deuxième infusion, on obtient une liqueur certes moins parfumée, mais toujours aussi riche en bouche, douce et veloutée, avec un équilibre subtils entre saveurs végétales et fruitées. Le fruité se fait aussi plus frais, et "juteux", plus agrume. 
Même avec de l'eau bien plus chaude, la troisième infusion ne devient que peu astringente. La douceur fruitée s'efface, laissant cette fois plus de place au vert, pour une liqueur plus rafraichissante. La présence en after est tout de même très bonne, avec de bons retours d'umami après coup, faisant saliver.

Il apparait alors tout à fait envisageable d'infusion plus chargé encore, presque comme un gyokuro. Cela donne en effet plus d'impact encore, plus de netteté dans les arômes, une très grande puissance, sans pour autant devenir lourd.
Bref, ce kabuse-cha est une merveille, un thé puissant, riche, mais délicat, donnant de meilleur des sensations des thés ombrés.







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