Kabuse-cha de Uji, Samidori de Minami Yamashiro

Retour cette année d'un vrai et classique kabuse-cha sur TdJ.
Le kabuse-cha est un thé ombré, comme le gyokuro, mais moins longtemps (au moins 10 jours cependant, contre au moins 20 pour le gyokuro). L'ombrage à pour effet de faire augmenter la quantité d'acides aminés, théanine, dans les feuilles, rendant le thé plus doux, et surtout lui conférant un parfum particulier, appelé "ooi-ka", propre aux thés ombrés.
Néanmoins, il faut savoir que l'ombrage est pratiqué de manière très courante même sur des sencha, sans pour autant être nommé kabuse-cha. L'ombrage est alors en général moins long, et les arômes propres aux thés ombrés proprement dits (c'est à dire kabuse-cha, gyokuro, matcha) ne sont pas, ou peu, présents. Le but peut être de faire augmenter sensiblement la douceur, de donnée une plus belle couleur au thé, ou encore de réguler la période de récolte.
Revenons en à notre kabuse-cha, qui présent de très belles aiguilles, brillantes, à la couleur vert-bleu foncée propres au thés ombrés. Il provient de Minami Yamashiro, au sud du département de Kyôto, zone de production réputée, village voisin de Wazuka. Le cultivar est Samidori, cultivar destiné aux thés ombrés, ça tombe bien.
Je n'ai absolument aucune idée de comment exprimer par des mots le parfums, les arômes tout particuliers des thés ombrés, mais c'est bien ce parfum qui se dégage des feuilles, de manière légère.
Préparation en Bizen-yaki cette fois (je reviens d'un voyage express à Bizen, chez Nobuhara san, qui vient de sortir une fournée).

5 grammes de feuilles, 70ml d'eau, 60°C, 1min20. Profitons de la douceur des ces kabuse-cha.

Parfums sucrés et végétaux, rappelant vaguement les algues nori diront certains, typiques d'un kabuse-cha.
En bouche, là encore c'est très doux, mais pas écœurant, tout à fait classique, du bon kabuse, sans que les arômes "kabuse" ne prennent d’assaut  les papilles. Je dois dire que les ces saveurs partiuclières ne me plaisent guère lorsqu'elles sont trop fortes, ou trop caricaturales. Je pense que les objets en terre de Bizen sont aussi là pour modérer les attaques du thé, lui donner une unité très agréable qui le rend plus facile encore à déguster.
En arrière goût se dessine une fraîcheur un brin vanillé que j'apprécie beaucoup.
Sur plusieurs infusions, ce thé japonais reste presque un cas d'école. Douceur de la première infusion, équilibre de la seconde (attention avec ce type de thé à ne pas faire trop court), et victoire de l'astringence (fine et sans accrocs) de la troisième.  Alors apparaît en arrière goût ces arômes qui me rappellent la poire et qui me semble être une qualité du cultivar Samidori.
Ce thé permet de profiter d'un bon kabuse-cha sans excès.
On pourra le préparer de diverses façons, avec de l'eau plus chaude, moins longtemps, etc.

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