Fuji Akiyama, Inzatsu 131, cueillette manuelle

Le cultivar Inzatsu 131 de Fuji, par Monsieur Akiyama Katsuhide est maintenant un classique de ma sélection pour Thés du Japon. Il s'agit d'un sencha de type futsumushi (ou asamushi, c'est à dire à l'étuvage standard traditionnel) récolté à la main en provenance de Fuji.

Même si j'en ai déjà parlé, je rappelle que Inzatsu est un cultivar pour le moins atypique, caractériel pourrait-on dire. Il est issu du croisement entre un cultivar japonais inconnu et un cultivar de Assam, Manipuli 5. Ce cultivar se caractérise par un parfum floral très fort et agressif qui m'évoque du muguet. (Par croisement avec Yabukita, il est le père de Sôfû et la mère de Fuji-kaori).

Voici donc la version 2012.
Très fidèle à lui-même, ce sencha présente de jolies aiguilles, fines et brillantes, soyeuses. Du beau travail, Akiyama-san maitrise bien son sujet. En revanche, ces feuilles n'ont pas le vert émeraude idéal, mais un vert plus herbacé et léger, finalement caractéristique de ce cultivar et d'autres connu pour leur parfum très personnel (comme 7132 par exemple).
Le point important c'est le parfum déjà très prononcé et particulier des feuilles sèches: du floral mélanger à de l'herbe sèche.

Si les photos montrent un dosage relativement costaud, finalement, je pense qu'un dosage léger est plus intéressant, en parti pour limiter l'aspect très tannique de ce cultivar métisse de Assam.
3g, 70ml d'eau à 60°C pour commencer, pendant 70 voir 80s.

Ainsi, ce sencha apparaît léger en goût, mais pourtant le parfum est d'une force rare pour du thé japonais, on est presque prit d'assaut par ces senteurs de fleurs piquantes. Tout cela se retrouve bien sûr en bouche, mais aussi en gorge, un aftertaste magnifique qui s'installe durablement.
Ensuite, eau un peu plus chaude et une dizaine de secondes d'infusion, et Inzatsu 131 affirme alors plus fortement sa personnalité. Cette deuxième infusion, avec ces paramètres en tous cas, est formidable. Alors que sur la première la liqueur était presque aérienne, tout en senteurs, elle prend de la pesanteur sur cette deuxième infusion. Apparaît de l'astringence, mais pas de texture très tannique comme avec une préparation plus chargée. Aussi, en contre partie, la douceur de l'aftertaste déjà perceptible sur la première infusion, prend alors beaucoup plus de force, ajoutant de la profondeur à notre cortège de saveurs.
Au bouquet floral du parfum s'ajoute aussi un quelque chose de vanillé.

Sur les infusions suivantes, un peu plus longues, un peu plus chaudes, la liqueur redécolle vers la  légèreté, mais ce parfum, cet aftertaste, cette longueur restent bien au rendez-vous.
J'aime beaucoup ce cultivar, son agressivité, son parfum presque étrange, son goût à l'opposé de la recherche d'umami habituelle, même si cette douceur, cet umami montre son nez dans la longueur persistante en bouche et en gorge. Ce cultivar peut aussi déstabiliser, il faut être prévenu.





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