Métamorphose : Tsuyu-Hikari, Fuji

J'en termine (enfin) avec ma sélection des sencha de Akiyama-san, dominés par le mont Fuji.

Il s'agit comme toujours d'un futsumushi sencha, cultivar Tsuyu-Hikari cette fois, récolte mécanique.
Ce cultivar est issu du croisement du célèbre Asatsuyu et du plus confidentiel mais non moins célèbre 7132 (connu pour son parfum feuilles de cerisier du Japon, ou de sakura-mochi, pâtisserie à base de patte de riz glutineux et de feuilles de sakura). Tsuyu-Hikari, créé en 1970 et enregistré en 2000, est légèrement hâtif, résistant aux maladies et au froid, il donne d'abondantes récoltes, et est ainsi l'un des cultivars dont la diffusion est encouragée par le département de Shizuoka.


Les belles feuilles de ce cru de Fuji répondent aux attentes avec une liqueur d'un beau vert éclatant, et une saveur douce et fraiche, légère et équilibrée.
La saveur verte de Asatsuyu avec ses tonalités de haricots est présente mais moins que sur des cultivars comme Yutaka-midori ou Sae-midori (tout deux également conçus à partir de Asatsuyu). On peut y deviner, très subtil, le parfum de feuilles de cerisier héritée de 7132.
C'est un sencha très rond et facile d'accès.

Une préparation plutôt standard (3g/pers, 70ml/pers, 70°C, 70s)  permettra de profiter pleinement de la première infusion, mais les infusions suivantes seront peut être un peu faiblardes. Ne pas hésiter à forcer un peu la dose sur les feuilles, cela me semble toujours plus efficace que d'augmenter à outrance le temps d'infusion des seconde et troisième infusions.
 Voilà mes impressions lors de mes premières dégustations de ce sencha à la fin du printemps.
Et me revoici en septembre, dégustant à nouveau ces feuilles ayant passées l'été dans leur petit sachet (ce qui me reste de l’échantillon de mai). Le temps, et surtout l'oxydation peu faire beaucoup de mal à un thé vert, en particulier aux thés vert étuvés, mais dans le cas certains thés, certains cultivars, le temps peut, dans une certaine mesure, réserver de bonnes surprises. 
C'est le cas ici sur notre Tsuyu-hikari, dont les feuilles dégagent désormais de manière plus précise le fameux parfum sucré de feuilles de cerisier. En contrepartie, la liqueur de la première infusion a tourné vers un jaune pas top (il faut dire j'ai utilisé 4-5 g pour à peine 50 ml d'eau seulement, et un petit 70°C). Mais le parfum est bien présent, se retrouve dans le goût de ce sencha, désormais plus fort, plus doux et rond encore (et ce malgré une infusion plutôt chargée !). Mieux encore, seconde et troisième infusions sont savoureuses et parfumées.

Cette "métamorphose" est étonnante, dans le meilleur des sens. Je pense cependant avoir eu de la chance, quelques semaines de plus auraient été fatales.
Il faut noter que cette tendance à voir s'affirmer le parfum est partagées par nombre de cultivars connus pour leur parfum (Kôshun, Sôfû, Inzatsu131, 7132, etc), qui donnent souvent des thés plus intéressant quelques semaines (pas "quelques mois") après ouverture du sachet.

Commentaires

  1. C'est bien alléchant tout ça Florent !

    Je suis d'accord avec toi sur le fait que forcer sur le dosage de feuilles donne souvent de bons résultats...Avec ton Saemidori, j'ai été très satisfait quand je dosais plus fort qu'à l'habitude, avec Asatsuyu aussi..

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